Monday, January 18, 2010

5 soldats bien réels à côté desquels Rambo est un petit joueur - No 1, Audie Murphy

(suite et fin du texte commencé ici ; original : « 5 Real Life Soldiers Who Make Rambo Look Like a Pussy » de Marc Russel, mis en ligne ici le 4 février 2009)

No 1. Audie Murphy



Qui était-ce ?
Lorsqu’en 1942, au tendre âge de 16 ans, Audie Murphy voulut s’engager chez les Marines, il mesurait un mètre soixante-cinq pour cinquante kilos. Bien évidemment, on lui rit au nez. Il se présenta alors dans l’US Air Force, dont les recruteurs lui rirent également au nez. Audie se rabattit alors sur l’armée de terre, qui estima qu’il pourrait toujours servir de chair à canon : il fut donc engagé. Il n’était pas vraiment un bon soldat, et ses supérieurs voulurent même le réaffecter en cuisine après qu’il eut tourné de l’œil au milieu de l’entrainement. Il insista pourtant pour aller au combat, et fut donc envoyé au cœur de l’action.
Pendant l’invasion de l’Italie, Audie fut promu caporal pour sa remarquable adresse au tir ; il contracta également le paludisme, dont il souffrit pendant presque toute la guerre. Tâchez de garder ça à l’esprit.



Envoyé dans le sud de la France en 1944, il rencontra des mitrailleurs allemands qui firent d’abord semblant de se rendre mais abattirent alors en traitre son meilleur copain de régiment. Cela fit basculer Murphy dans une folie furieuse : il massacra les occupants du nid de mitrailleuses, et utilisa leur arme pour éliminer tous les Boches dans un rayon de cent mètres, y compris deux autres nids et de nombreux tireurs embusqués. Il fut décoré de la Distiguished Service Cross et promu commandant de peloton, pendant que ses camarades se confondaient en excuses pour l’avoir appelé « rase-bitume » pendant tout ce temps.
Environ six mois plus tard, sa compagnie avait pour mission de défendre la Poche de Colmar, une zone cruciale sur le théâtre des opérations en France. Il ne restait que 19 hommes (le bataillon en comptait 128 au départ) et deux véhicules antichar M-10.



Les Allemands, en revanche, sont arrivés avec une flopée d’hommes et une demi-douzaine de chars d’assaut. Vu que les renforts n’arriveraient pas avant un moment, Murphy et ses hommes se réfugièrent dans une tranchée et envoyèrent les M-10 faire le gros travail. Ils furent rapidement réduits en miettes.
Et c’est là que ce gamin impaludé, haut comme trois pommes, se précipita vers un des M-10 à moitié démoli, sauta aux manettes de la mitrailleuse .50 et se mit à descendre tout ce qui bougeait. Notez bien que le M-10 était en flammes et avait un réservoir plein d’essence : en gros, une véritable bombe à retardement.


Il était vraiment minuscule.

Murphy continua son canardage pendant presque une heure, mais finit par être à court de munitions : il rejoignit alors ses hommes hébétés tandis que le M-10 explosait dans l’arrière-plan, façon Mad Max. Il fut décoré de littéralement toutes les médailles existantes (33 en tout, même s’il en avait quelques-unes en double, plus cinq françaises et une belge), parmi lesquelles la prestigieuse Medal of Honor.
Après la guerre il fut atteint de stress post-traumatique et mis sous Placidyl, un puissant sédatif. Il sombra dans la dépendance à cette drogue, mais Audie Murphy n’allait pas s’inscrire à un programme de désintoxication comme une mauviette : il se sevra à la dure, en s’enfermant seul dans une chambre de motel pendant une semaine, le temps d’évacuer tout ça. Il écrivit également une autobiographie intitulée L’Enfer des hommes, et devint plus tard acteur.

Ce qu’Hollywood a trouvé de mieux :
Audie Murphy (interprété par Audie Murphy), du film L’Enfer des hommes :

Il était vraiment minuscule.

Dans L’Enfer des hommes, Audie Murphy joue le rôle d’Audie Murphy, un héros de guerre dur à cuire qui prouve sa valeur au champ d’honneur par d’extraordinaires actions d’éclat. Ce film était à l’époque le plus gros succès commercial d’Universal, et il a conservé ce record pendant 20 ans jusqu’à la sortie des Dents de la mer. Eh oui : il n’aura rien fallu de mois qu’un requin géant mangeur d’hommes pour détrôner les exploits d’Audie Murphy.

Pourquoi ça n’a rien à voir :
Lorsqu’un producteur Hollywoodien décida d’adapter au cinéma l’autobiographie de Murphy, il était résolu à ce que le vétéran joue son propre rôle. Mais ce dernier avait peur qu’en voyant les incroyables évènements de son histoire, les spectateurs ne s’imaginent qu’il cherchait à embellir la vérité ou à tirer avantage de sa célébrité. Il se mit donc d’accord avec les producteurs pour couper certains passages, de peur que le public n’y croie pas. Sérieusement.

Saturday, January 16, 2010

5 soldats bien réels à côté desquels Rambo est un petit joueur - No 2, Alvin York

(suite du texte commencé ici ; original : « 5 Real Life Soldiers Who Make Rambo Look Like a Pussy » de Marc Russel, mis en ligne ici le 4 février 2009)

No 2. Alvin York



Qui était-ce ?
Né dans une famille de fermiers cul-terreux du Tennessee, Alvin York passa la majeure partie de sa jeunesse à se mettre minable dans des bars et à se bagarrer avec d’autres ivrognes. Quand un de ses amis perdit la vie dans une de ces bagarres, Alvin jura de ne plus boire une goutte et devint pacifiste. Mobilisé en 1917, il voulut se faire réformer comme objecteur de conscience mais sa demande fut refusée. Il fut donc expédié au camp d’entrainement des nouvelles recrues.
Un an plus tard, il se retrouva parmi 17 heureux élus chargés de se faufiler derrière un nid de mitrailleuses fortifié protégeant une voie ferrée allemande, pour le prendre à revers. Pendant qu’ils s’approchaient, ils furent repérés par l’ennemi qui ouvrit le feu, réduisant neuf des hommes en charpie.


Voici ce qui restait de la troupe d’Alvin York.

Parmi les quelques survivants, ceux qui n’étaient pas sévèrement burnés s’enfuirent, et Alvin York se retrouva tout seul à essuyer les tirs d’arme lourde de 32 mitrailleurs. Comme il l’expliqua plus tard dans son journal,
« J’avais pas le temps de me cacher derrière un arbre ou de plonger dans les broussailles, j’avais même pas le temps de me mettre à genoux ou de m’allonger. J’avais le temps de rien faire, juste de regarder les mitrailleurs allemands dans les yeux et leur montrer de quoi j’étais fait. Chaque fois que je voyais un Allemand, j’y tirais dessus. Au début je tirais en position couchée ; c’est comme ça qu’on se met souvent pour viser la cible pendant les concours de tir, dans les montagnes du Tennessee ; et c’était à peu près la même distance. Mais ici, les cibles étaient plus grosses. Je pouvais pas rater la tête ou le corps d’un Allemand à cette distance, et donc je les touchais à tous les coups. »
Après que notre héros eut tué une vingtaine d’hommes, un lieutenant allemand envoya une équipe de 5 soldats pour prendre ce forcené par le flanc. York dégaina son Colt .45 (qui n’avait que 8 cartouches) et les abattit tous, un exercice qu’il compara avec « la chasse aux dindes sauvages, au bled ».



Voyant cela, le lieutenant allemand Paul Jurgen Vollmer cria par-dessus le vacarme pour demander si York était anglais : il faut dire que pendant la Première Guerre mondiale, personne ne prenait vraiment les Américains au sérieux, ils étaient considérés comme des pieds-tendres. Le lieutenant Vollmer avait donc jugé que ce soldat, vu sa démence, son adresse et sa témérité, devait être un Anglais montrant à ces bleus d’Américains de quel bois on se chauffe sur le vieux continent. Entandant York déclarer qu’il était en fait américain, Vollmer répondit « Doux Jésus ! Si vous promettez de plus tuer mes hommes, je leur ordonne de se rendre. »
Dix minutes plus tard, les survivants du bataillon de York virent 133 hommes marcher dans leur direction. Le lieutenant Woods pensa tout d’abord qu’il s’agissait d’une controffensive ; mais il vit alors son subalterne Alvin York, qui le salua et annonça « Caporal York au rapport, avec des prisonniers, mon lieutenant. » Le lieutenant ébahi demanda combien, ce à quoi York répondit « Franchement, lieutenant, je sais pas. »

Ce qu’Hollywood a trouvé de mieux :
John Rambo (interprété par Sylvester Stallone), des films éponymes :


Pourquoi ça n’a rien à voir :
C’est vrai que Rambo s’est attaqué à un gros bataillon de soldats vietnamiens gardant un camp de prisonniers de guerre, et les a massacrés jusqu’au dernier. Mais ça se passait 10 bonnes années après la fin de la guerre, ils ne s’attendaient pas du tout à ce qu’un type sorti de nulle part prenne leur camp d’assaut et flingue tout le monde.
York a réalisé ses prouesses dans la même situation d’infériorité numérique que Rambo… mais au beau milieu d’une guerre. En plus, celui des deux qui était pacifiste, c’était York.

Thursday, January 14, 2010

5 soldats bien réels à côté desquels Rambo est un petit joueur - No 3, Jack Churchill

(suite du texte commencé ici ; original : « 5 Real Life Soldiers Who Make Rambo Look Like a Pussy » de Marc Russel, mis en ligne ici le 4 février 2009)

No 3. Jack Churchill




Qui était-ce ?
Un commandant Allié pendant la Deuxième Guerre mondiale, qui était soit dit en passant passionné de surf. Le capitaine Jack Malcolm Thorpe Fleming Churchill, surnommé « Jack Churchill le guerrier », également surnommé « Jack le cinglé » était, en un mot comme en cent, le type le plus dingue de toute la guerre.
Il s’engagea chez les commandos sans la moindre idée de ce qu’ils faisaient, mais parce que ça avait l’air dangereux et donc amusant. Il s’est rendu célèbre pour avoir déclaré un jour qu’« un officier partant sur le champ de bataille sans son épée est incorrectement vêtu » et, dans la droite lignée de ce propos, il n’allait jamais au combat sans son épée. En pleine Deuxième Guerre mondiale. En plus, ce n’était pas une de ces ridicules épées de cérémonie comme celles de la garde républicaine. Non, Jack portait une authentique claymore. Et il l’utilisait, en plus : c’est à lui qu’on doit la capture de 42 Allemands et d’une batterie de mortiers, en pleine nuit et à la pointe de l’épée.



Churchill et sa formation avaient été chargés de prendre une fortification allemande baptisée du nom innovant de « Point 622 ». L’assaut était mené par notre héros, qui se rua à la charge au-devant de ses hommes, dans l’obscurité, à travers les barbelés et les mines, tout en lançant des grenades vers l’ennemi. Son unité le suivait tant bien que mal, mais tous sauf six abandonnèrent sous des prétextes futiles comme par exemple le fait d’être mort. Parmi ces six hommes, la moitié étaient blessés et tous n’étaient plus armés que de pistolets. C’est à ce moment précis qu’un obus de mortier fit une arrivée inopportune, tuant ou blessant mortellement tout ce qui n’était pas Jack Churchill.
Les Allemands le trouvèrent jouant une ballade écossaise sur sa cornemuse… comment donc, nous n’avions pas encore parlé de sa cornemuse ? Oui, il la portait juste à côté de son énorme épée à deux mains.
On le mit quelque temps en camp de concentration, mais il finit par en avoir assez et prit la clé des champs. En sortant par la porte, tout simplement. Il fut rattrapé et envoyé dans un autre camp… qu’il quitta également. Après avoir marché 150 km sans rien d’autre à manger qu’une vieille boite rouillée d’ognons en conserve, il fut recueilli par les Américains qui l’expédièrent dans sa Grande-Bretagne natale ; il exigea immédiatement de retourner au combat, mais apprit (à sa grande déception) que les hostilités avaient cessé pendant son rapatriement. Comme il le dit plus tard à ses amis, « Sans ces sales Yankees, on aurait pu continuer la guerre pendant encore une bonne dizaine d’années ! »

Ce qu’Hollywood a trouvé de mieux :
Le colonel Bill Kilgore (interprété par Robert DuVall), du film Apocalypse Now, réputé pour son amour de l’odeur du napalm au petit matin.


Pourquoi ça n’a rien à voir :
À vrai dire, ces deux personnages ne font qu’un. Tous deux étaient sur le champ de bataille comme des poissons dans l’eau, tous deux avaient la même philosophie de la guerre, et tous deux semblaient invulnérables aux tirs de mortier et de fusil. À la limite, on pourrait décrire Churchill comme un Kilgore plus fêlé, et écossais. Et armé d’une épée à deux mains par-dessus le marché. Un peu comme si Kilgore avait été joué par un William Wallace (le héros de Braveheart) sous amphétamines.

Tuesday, January 12, 2010

5 soldats bien réels à côté desquels Rambo est un petit joueur - No 4, Yogendra Singh Yadav

(suite du texte commencé ici ; original : « 5 Real Life Soldiers Who Make Rambo Look Like a Pussy » de Marc Russel, mis en ligne ici le 4 février 2009)

No 4. Yogendra Singh Yadav



Qui était-ce ?
Yogendra Singh Yadav faisait partie d’un bataillon indien de grenadiers, pendant un conflit avec le Pakistan en 1999. Ils avaient pour mission de gravir la « colline du Tigre » (il s’agissait en realité d’une énorme montagne) pour neutraliser les trois fortifications ennemies au sommet. Puisqu’ils ne voulaient pas grimper tous un par un avec des pics à glace, ils décidèrent d’envoyer un seul soldat, qui fixerait des cordes à la paroi au fur et à mesure de son escalade : le reste de la troupe n’aurait ensuite qu’à emprunter cette voie toute tracée. Yadav, qui n’avait pas froid aux yeux, se porta volontaire.
À mi-chemin de cette falaise glacée de la mort, des forces ennemies postées sur le versant opposé ouvrirent le feu, commençant au lance-roquette avant d’arroser toute la falaise au fusil d’assaut. La moitié du bataillon fut anéantie, y compris le commandant, ne laissant que des survivants dispersés et désorganisés. Yadav avait reçu trois balles, ce qui ne l’empêcha pas de poursuivre son ascension.



Il fut accueilli en haut par la mitrailleuse d’un des bunkeurs à détruire. Yadav courut tout droit vers la pluie de balles et lança une grenade dans l’ouverture de la fortification, tuant tous ses occupants. Mais il se trouvait alors dans la ligne de mire du second bunkeur, qui ouvrit le feu : il s’y précipita donc également, recevant quelques balles dans la foulée, et tua de ses mains nues les quatre soldats lourdement armés qui y étaient retranchés.
Pendant ce temps, ses frères d’armes survivants étaient arrivés au sommet de la falaise et regardaient Yadav en disant « Putain, le truc de ouf ! », après quoi ils allèrent capturer le 3e bunkeur sans grande difficulté.
Pour son héroïsme ainsi que pour ses tripes à toute épreuve, il a été décoré de la Param Vir Chakra, la plus haute distinction militaire indienne. Contrairement à la Medal of Honor, la Param Vir Chakra n’est décernée qu’aux « actes d’un héroïsme exceptionnel allant bien au-delà du devoir d’un soldat, et qui seraient considérés comme impossibles dans des circonstances normales ». Oui, vous avez bien lu : si vous voulez ne serait-ce qu’une chance d’avoir cette médaille, vous allez devoir violer les lois de la réalité.


Et nous nous plaisons à imaginer que la médaille en question ressemble à deux testicules de cuivre.

Cette distinction n’a été décernée que 21 fois dans l’histoire de l’Inde, et c’était à titre posthume dans deux tiers des cas. On avait d’ailleurs cru, dans un premier temps, que Yadav était mort au champ d’honneur lui aussi, mais en fait c’était le cadavre d’un mortel quelconque qui avait été identifié à tort comme étant le sien. Ou alors, c’est qu’on refusait de croire qu’un humain normal puisse survivre à une jambe cassée, un bras en miettes et 10 à 15 balles dans le corps, le tout en une seule journée.

Ce qu’Hollywood a trouvé de mieux :
John McClane (interprété par Bruce Willis) de la tétralogie Die Hard :


Pourquoi ça n’a rien à voir :
John McClane possède un palmarès héroïque impressionnant, acquis notamment en escaladant des cages d’ascenseur et en tuant des terroristes à mains nues, tout comme Yadav… sauf que Yadav a reçu plus de balles en 10 minutes que John McClane au long des 4 films, sans même faire une pause en route. En plus, c’était un gamin de 19 ans ! Essayez donc d’imaginer un Bruce Willis lycéen, chargeant ses ennemis en hurlant « yippee ki-yay, enfoiré ! »

C’est cela même.

Sunday, January 10, 2010

5 soldats bien réels à côté desquels Rambo est un petit joueur - No 5, Simo Häyhä

(texte original : « 5 Real Life Soldiers Who Make Rambo Look Like a Pussy » de Marc Russel, mis en ligne ici le 4 février 2009)

Tout le monde sait que les films d’action sacrifient sans hésiter le réalisme au profit du spectacle. Après tout, dans le monde réel, est-ce qu’un soldat d’élite pourrait venir seul à bout de tout un bataillon d’ennemis ?
En fait, il s’avère que oui. Les livres d’histoire regorgent de récits de soldats ayant réalisé des prouesses tellement hallucinantes qu’on hésiterait à les raconter au cinéma, de peur que le public n’y croie pas. Voyez donc ce premier exemple :

No 5. Simo Häyhä



Qui était-ce ?
Simo Häyhä menait une vie plutôt monotone en Finlande où, après son année de service militaire obligatoire, il devint fermier. Mais lorsque l’Union soviétique envahit son pays en 1939, il décida de donner un petit coup de pouce à sa chère patrie.
Puisque le conflit se déroulait principalement dans la forêt, il se dit que le meilleur moyen d’arrêter l’invasion était de prendre son bon vieux fusil et deux ou trois boites de conserve, et d’aller s’embusquer dans un arbre toute la journée pour faire un carton sur les Russes. Malgré les deux mètres de neige, parfaitement. Et les 30 à 40 degrés en dessous de zéro.


Voyez-vous Häyhä ci-dessus ? Non ? Eh bien, figurez-vous que Russes ne le voyaient pas non plus.

Comme de juste, lorsque les Russes apprirent que leurs hommes tombaient par dizaines, qui plus est à cause d’un seul tireur armé d’un simple fusil, ils firent dans leur froc. Häyhä fut surnommé « la Mort Blanche » en raison de sa tenue de camouflage, et des expéditions entières furent organisées rien que pour se débarrasser de lui.
On commença par ordonner à une escouade d’aller le trouver et de l’abattre. Il les tua tous.
Ensuite, on mit en place une équipe de contre-snipers (c'est-à-dire des snipers chargés de descendre d’autres snipers) pour éliminer Häyhä. Il les tua tous également.



En 100 jours, ce Finnois abattit 542 soldats avec son fusil, auxquels viennent s’ajouter les 150 environ qui eurent droit à son pistolet-mitrailleur : score total certifié, 705.
Puisque tous les soldats restants étaient trop morts ou trop terrifiés pour s’approcher de lui, les Russes lancèrent alors des bombardements massifs sur chaque endroit où il avait des chances de se trouver. Ils avaient apparemment deviné juste, et sa veste fut même déchirée par des éclats de bombe… mais il s’en tira indemne parce que, tout de même, c’était la Mort Blanche ce type !
Finalement, le 6 mars 1940, un petit chanceux toucha Häyhä à la tête avec une balle explosive. Quand ses camarades le trouvèrent et le ramenèrent au camp, « la moitié de sa tête manquait ». La Mort Blanche avait enfin été arrêtée…

… pendant environ une semaine. Bien qu’ayant attrapé ce que les spécialistes appellent la maladie de la balle en pleine tête, il était bel et bien vivant et reprit connaissance le 13 mars, jour même de la fin de la guerre.

Ce qu’Hollywood a trouvé de mieux :
Bob Lee Swagger (interprété par Mark Wahlberg), du film Shooter, tireur d’élite :


Dans Shooter, Mark Wahlberg joue le rôle de Bob Lee Swagger, un ex-sniper solitaire et blasé, poursuivi par les fantômes de son passé. Un beau jour il est convoqué par le FBI qui voudrait savoir, dans le cas totalement hypothétique où il voudrait assassiner le président américain, comment il s’y prendrait (c’est toujours une hypothèse, hein). Ils le considèrent comme « le meilleur des meilleurs » car, après des années d’entrainement comme tireur d’élite, il a réussi à abattre 70 hommes dans le désert en utilisant un fusil comme ça :


Pourquoi ça n’a rien à voir :
Non seulement Häyhä a tué dix fois plus d’hommes avec seulement un entrainement militaire de base, mais il l’a fait par moins quarante, au milieu d’une forêt scandinave. Et c’était avec un fusil comme ça :

Saturday, January 9, 2010

Froid? Tout est relatif...

(auteur inconnu, des tas de variantes du texte anglais existent - googlez « Italian cars won't start »)

15°C – Il ne fera jamais plus chaud que ça en Finlande, alors commençons par là ; les Espagnols enfilent leurs bonnets, leurs anoraks et leurs gants. Pendant ce temps, les Finnois prennent des bains de soleil.

10°C – Les Français allument le chauffage central. Les Finnois plantent des fleurs dans leur jardin.

5°C – Les voitures italiennes ne démarrent plus. Les Finnois font des virées en décapotable.

0°C – L’eau pure gèle. En Finlande, les fleuves sont légèrement plus épais.

-1°C - Votre respiration se change en buée, il est temps de prévoir des vacances en Méditerranée. Les Finnois mangent des glaces et boivent des bières bien fraiches.

-5°C – Les Californiens attrappent des engelures. Les Finnois font un dernier petit barbecue avant l’hiver. Le chat essaie de se faufiler sous vos draps.

-10°C – Les Anglais allument le chauffage. Il est temps de prévoir des vacances en Afrique. Les Finnois ferment le bouton du haut de leur chemise.

-15°C – Les voitures américaines ne démarrent plus. Les Finnois vont se baigner dans le lac.

-20°C – Votre respiration commence à geler dans l’air. Les Finnois célèbrent le solstice d’été.

-22°C – Les voitures françaises ne démarrent plus. Il fait trop froid pour faire du patin à glace. À Helsinki, on allume le chauffage central.

-26°C – Les voitures allemandes ne démarrent plus. Les hommes politiques commencent à s’apitoyer sur les sans-abri. Les Finnois commencent à faire sécher leur linge à l’intérieur.

-30°C – Les Grecs meurent de froid. Les voitures normales ne démarrent plus. Le Finnois jure, frappe sa roue du pied et va prendre sa Lada.

-35°C – Il fait trop froid pour s’embrasser, les lèvres resteraient collées. Il est temps de prévoir des vacances en jacuzzi. L’équipe nationale finlandaise de football commence la saison d’entrainement.

-39°C – Le mercure gèle. Le chat essaie de se faufiler sous votre peau. Les Finnois commencent à porter des pulls à manches longues.

-40°C – Paris, gelée, éclate en morceaux. Les Finnois font la queue pour acheter des hot-dogs. Votre respiration peut maintenant être découpée en blocs pour construire un igloo.

-44°C – Votre collègue finlandais se dit qu’il devrait peut-être fermer la fenêtre du bureau.

-50°C – Les ours polaires abandonnent le pôle Nord. L’armée finlandaise remet à plus tard son camp de survie, en attendant d’avoir des conditions hivernales dignes de ce nom.

-60°C – La maison du père Noël est complètement congelée. Les Finnois restent à la maison devant un bon DVD.

-64°C – Il est temps de prévoir des vacances sur Vénus. Les Finnois vont faire de la luge. À l’université de Rovaniemi s’ouvre le tournoi annuel de cross-country.

-70°C – Le père Noël migre vers le sud, laissant derrière lui des lutins congelés. L’armée finlandaise commence son camp de survie.

-80°C – Les ours polaires essaient de faufiler sous vos draps. Votre chat est un peu nerveux. Les Finnois enlèvent leurs gants pour enfiler des moufles.

-90°C – Le père Noël essaie de se joindre aux ours polaires.

-120°C – L’alcool gèle. Du coup, les Finnois sont un peu nerveux aussi.

-272,2°C – Il est possible de faire geler de l’hélium sous pression.

-273,15°C – Zéro absolu. Absence totale de toute agitation moléculaire. Les Finnois finissent par le reconnaitre, « Oui, bon, il fait peut-être un peu froid. Passez-moi un autre morceau de vodka, voulez-vous ? »

Friday, January 8, 2010

Je ne suis pas enceinte.

(texte original : « I’m not pregnant » de Jenny Lawson, mis en ligne ici le 18 aout 2009)

Une discussion que je viens d'avoir avec mon mari :

Victor : On devrait faire un autre bébé.

Moi : Oh ouais, carrément ! Et on pourrait le tatouer.

Victor : Euh... hein ?

Moi : On lui ferait un tatouage de marques de dents sur le cou, comme s'il avait été mordu par un vampire, et ça ferait un bébé vampire. Ça serait trop génial.

Victor : Ça serait... complètement déplacé.

Moi : ÇA SERAIT LE BÉBÉ LE PLUS MORTEL DE L'UNIVERS.

Victor : Non.

Moi : Attends, les vampires c'est *trop* à la mode en ce moment.

Victor : T'es pas bien dans ta tête.

Moi : Oh, attends ! Ou alors des bandes Gordini. Mais un bébé c’est vraiment lent, alors il faudrait aussi lui tatouer « FAUSSES BANDES GORDINI POUR DE RIRE » pour que les gens ne se moquent pas.

Victor : C’est n’importe quoi. Pourquoi pas tout simplement tatouer une énorme carapace de tortue recouvrant tout le dos de notre bébé ?

Moi : Hein ?! C’est toi qui es ridicule, là. Pourquoi une carapace de tortue ?

Victor : Parce que c’est lent, un bébé. Et ça rampe exactement comme une tortue. Et les gens adorent les tortues.

Moi : Non, les gens écrasent les tortues. Avec leur voiture.

Victor : Mais pas dans ton salon, quand même ! Tu voulais laisser notre bébé au beau milieu de la rue ?!

Moi : Ben, pas celui au tatouage de tortue, évidemment.

Victor : ?

Moi : À vrai dire, pas celui en vampire non plus, puisque les automobilistes se diraient qu’il est immortel et ne se donneraient pas la peine de faire un écart.

Victor : Bon sang.

Moi : Ouais.

Victor : Tu sais, je crois qu’on ne devrait sans doute pas faire un autre bébé.

Moi : Non. Sans doute pas.